A dança e Degas, documentário de Mischa Scorer, às 20h40 no arte S’il y eut un “peintre des danseuses”, ce fut bien Degas. Ce documentaire montre avec quel génie Degas a réussi à capter l’essence de leur art.
“La Danse et Degas” est moins un film sur l’histoire de l’art qu’un film sur le ballet et les ballerines, et sur le génie particulier avec lequel Degas a réussi à capter l’essence de leur art. Le film met en scène le Paris de Degas, ramené à deux lieux clés: Montmartre, où le peintre eut toujours son atelier de travail, et le Palais Garnier. Il s’inspire en grande partie de la recherche minutieuse entreprise par Richard Kendall et Jill de Vonyar, les deux commissaires d’une exposition exceptionnelle, qui a eu lieu en 2002 aux États-Unis.
Elogio do amor, de Jean Luc-Godard, às 21h35 no arte Edgar a un projet: représenter par le théâtre, le roman, le cinéma ou l’opéra quatre des moments de l’amour, à savoir: la rencontre, la passion physique, la séparation et les retrouvailles. À la recherche de son matériau, l’artiste découvre ses personnages: des couples mythiques (comme Perceval et Eglantine) aux figures exemplaires (comme Simone Weil et Hannah Arendt) jusqu’aux plus déshérités (comme les travailleurs de la nuit) en passant par des rencontres de hasard, évoquées tantôt par Edgar, tantôt par les protagonistes qui l’entourent. Ainsi des anciennes amours de l’associé de son père, marchand de tableaux, ainsi de certaines rencontres au bord de la mer ou dans les milieux mondains.
La quête d’Edgar nous ramène pour finir deux années en arrière, en Bretagne où, à l’occasion d’une étude sur les catholiques dans la Résistance, l’artiste rencontre deux figures de l’ancien réseau Tristan et Yseult.
À travers la quête d’Edgar/Godard se retrouve un thème cher au cinéaste, celui des traces laissées par la grande histoire dans notre univers contemporain: les tableaux, admirés comme travail des Anciens, les listes d’oeuvres spoliées pendant
la guerre, les lieux désertés – comme l’usine Renault de l’Île Seguin, devenu le sarcophage des grandes luttes ouvrières –, les immigrés du Kosovo… L’univers d’Éloge de l’amour est le réceptacle de toutes ces traces inscrites dans le paysage. Traitée à l’identique, la mémoire individuelle est le fil qui permet de croiser le tissu social et humain; elle introduit l’histoire collective et la grande Histoire, celle des légendes et des figures héroïques, celle du politique, celle des horreurs de la guerre comme celle des hauts faits de l’amour. En noir et blanc et souvent en clair-obscur, Éloge de l’amour inscrit cette quête nécessaire par des images d’une formidable puissance qui se gravent comme des tableaux dans notre mémoire.
Magnifiquement montrée, la ville de Paris est le cadre de la quête d’un cinéaste qui confirme ici, autant que dans Histoire(s) du cinéma, la puissance de sa pensée.